< Vue d’ensemble

Joyeux Noël 2021 !

Mesdames, Messieurs,

Chères amies et Chers amis de l’association Kongo Social-Care e. V.,

Bref message sur mon séjour au pays natal – La Rd Congo !

Comme je vous l’avais annoncé dans mon message « Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur » du 4 octobre 2021, je devais voyager le 9 octobre en République démocratique du Congo pour aller m’incliner devant la tombe de ma maman, d’heureuse mémoire. Etant donné qu’il a fallu refaire le test PCR, je n’ai finalement pu partir que le dimanche 10 octobre de Bruxelles vers Entebbe en Ouganda. Pour se rendre en RD Congo, il fallut ensuite passer un nouveau test-Covid. En 6 semaines, jusqu’à ce 22 novembre, j’ai dû faire six tests-Covid.
Heureusement, tous les résultats se sont avérés négatifs.

Arrivé à Durba le lundi 11, je suis allé célébrer le mercredi 13 octobre l’Eucharistie au village d’Avokala où on a enterré ma maman. Comme ma maman était membre actif de Légion de Marie, les gens sont venus spontanément à la messe, de Faradje, Durba, Watsa et d’autres localités. Comme vous pouvez l’imaginer, ce fut un moment très difficile pour moi et je m’en souviendrai longtemps. Ma mère m’a toujours appelé tendrement, même à l’âge adulte, « mon enfant ». C’est alors que j’ai vraiment pris conscience que mes parents n’étaient plus vivants et que je n’avais plus personne qui m’appellerait « mon enfant ! » Ce qui m’a réconforté, c’est que ma maman est décédée dans les bras de sa fille cadette Sylvie, et qu’elle n’a pas souffert.

Déjà le dimanche 3 octobre après-midi, elle avait confié à sa belle-soeur que son heure était arrivée… Elle avait le pressentiment qu’elle devrait bientôt faire ses adieux. C’est une occasion aussi pour moi de remercier chaque personne qui m’a témoigné de son amitié et de sa sympathie en ce moment de séparation douloureuse. Que la Vierge Marie vous protège sous son manteau !

Après presque cinq ans d’absence, j’ai profité de mon séjour au Congo-Kinshasa pour m’imprégner de la situation de nos différents projets – et plus précisément les projets que nous devons réaliser en premier lieu dans les mois à venir. J’ai vécu dans ma chair la réalité profonde des populations locales. Je sais apprécier ce que signifie avoir de l’eau potable ou de l’électricité. On ne peut pas imaginer ici en Allemagne ou en Belgique une maison habitée ou un hôpital sans eau et sans électricité ! Au Congo, c’est justement le cas. S’il y a de l’eau, il faut aller la puiser très loin de la maison ou de l’hôpital. Et encore cette eau n’est-elle pas potable, il faudra encore la chauffer avant son utilisation. Durant le temps que j’ai passé en RD Congo, je n’ai jamais eu l’électricité 24 heures sur 24 heures. Il y a régulièrement du délestage. Mon téléphone mobile était régulièrement déchargé et cela a eu comme
conséquence que toute communication était coupée. Je ne pouvais pas non plus utiliser mon ordinateur quand je voulais travailler à cause du manque d’électricité.

À Durba, j’ai été profondément touché lorsque j’ai vu, dans la cour de notre clinique Brauhardt, une jeune femme de 22 ans décédée dans la nuit et dont le corps était transporté assis sur une moto, les jambes fixées sur les porte-bagages et une autre personne assise derrière le corps pour le soutenir. Ce que j'ai vu à la clinique m'a beaucoup marqué ! Les conditions de vie sur place sont plus que rudimentaires.

J’ai eu aussi d’intenses entretiens avec les personnels soignants de nos institutions sanitaires.
Ils m’ont exprimé les difficultés qu’ils rencontraient au travail. Il y a parfois un manque de médicaments ou de matériels médicaux. Des soins médicaux qui se font la nuit en utilisant une lampe-torche. Malgré ces difficultés, nos médecins et nos infirmiers travaillent avec un très grand dévouement pour nos projets et ont toujours à l’esprit le bien-être des malades. De toute façon, je les ai encouragés et assurés de notre soutien en Allemagne et en Belgique.
La plus grande partie de vos dons sont surtout investis dans les achats des médicaments.

Notre clinique est connue à Durba sous le nom de « l’Hôpital des religieuses ». Car il y a une soeur dominicaine, Soeur Marcelline O.P., qui travaille à la caisse de la Clinique. Il y a aussi des cas sociaux qui se présentent pour obtenir les soins médicaux. Ils n’ont pas de moyens financiers pour honorer leurs factures. Ils se disent que c’est l’hôpital des religieuses, on pourra nous soigner gratuitement…

En dépit de ce tableau un peu sombre, il y a une constante qui se dégage :
Il y a la chaleur humaine, la joie de vivre en famille ou en communauté. Même si ces populations vivent dans la pauvreté, elles ont une foi profonde qui leur permet de vivre dans la joie et d’envisager l’avenir positivement. De plus, le bonheur et la gratitude que j’ai ressentis à propos de l’aide que nous apportons sont bénéfiques et donnent à tous la force de prendre des responsabilités.

Les Congolaises et Congolais et surtout les personnes qui ont l’habitude de venir se faire soigner dans nos institutions sanitaires ne cessent de vous remercier pour tous vos dons en faveur de nos différents projets. Au mois de décembre ou mieux au mois de janvier, quand ce sera la saison sèche dans la région, ils m’ont fait comprendre que ce serait le bon moment pour faire un forage d’eau. Nous comptons beaucoup sur la bonté de votre coeur pour la réalisation du projet d’adduction d’eau à Durba au début de l’année prochaine.

Ce n’est que grâce à votre fidélité et à votre aide que nous pourrons poursuivre et réaliser avec succès nos projets au Congo au cours de l’année à venir.

Au nom du Comité de gestion de l’Association Kongo Social-Care e. V., je vous souhaite de tout coeur, ainsi qu'à vos proches, un Joyeux Noël 2021 et, avec un peu d’avance, je vous présente mes meilleurs voeux et la bénédiction de Dieu pour la nouvelle année 2022.

Jean-Bertrand Madragule Badi
(Père Badi O.P.)
Président de l’association Kongo Social-Care e. V.

Photo 1 : Le personnel soignant de la clinique Brauhardt et le frère Badi, O.P
Photo 2 : La jeune femme de 22 ans décédée, assise sur une moto - Durba
Photo 3 : Réservoir d’eau porté à force de bras – Paroisse Sainte-Barbe - Durba
Foto 4: Mutter Rustika (17.10.1933 – 04.10.2021)
Photo 5 : Célébration eucharistique à Avokala, 13.10.2021
Photo 6 : Célébration eucharistique à Durba
< Vue d’ensemble